Rapport du Comité de monitoring : « Les dépenses nécessaires pour lutter contre le coronavirus devront primer », affirme David Clarinval
Le rapport du Comité de monitoring, arrêté ce vendredi, fait état d’une dégradation de la situation budgétaire de la Belgique à politique inchangée d’ici la fin de cette année. Cela concerne l’ensemble des niveaux de pouvoir du pays. Malgré cela, David Clarinval assure qu’à ses yeux, les mesures nécessaires pour lutter contre le coronavirus – qu’il s’agisse des dépenses de santé ou de celles destinées à aider les secteurs impactés - devront primer sur toute considération budgétaire. Le gouvernement entrera en dialogue avec l’Europe afin qu’elle tienne compte de cet événement mondial dans son analyse des résultats belges en la matière.
Le vice-Premier ministre et ministre du Budget David Clarinval a pris connaissance du rapport du Comité de monitoring concernant la situation budgétaire de la Belgique en 2020.
Sur base de ses hypothèses de travail, le Comité de monitoring évalue le déficit des autorités publiques – à savoir l’Entité I (le fédéral) et l’Entité II (les Régions et Communautés ainsi que les provinces et communes) - à 13,49 milliards d’euros en fin d’année, soit 2,77% du PIB (1). Cela se répartit comme suit : 11,2 milliards pour l’entité I (2,3%) et 2,3 milliards pour l’entité II (0,47%).
La dette publique de la Belgique se maintiendrait pour sa part en dessous des 100%, à hauteur de 99,1% du PIB.
Cette prévision confirme que la trajectoire budgétaire tend à se dégrader à politique inchangée d’ici la fin 2020, principalement suite à la croissance des dépenses liées au vieillissement.
De manière plus précise, les recettes fiscales devraient rapporter 2,2 milliards de moins qu’escompté en septembre 2019, ce qui est notamment dû à un contexte économique moins favorable. La sécurité sociale, quant à elle, devrait afficher un déficit de son solde sec de 258 millions d’euros.
Au niveau des dépenses primaires de l’administration fédérale, on constate une dégradation de l’ordre de 1,1 milliard d’euros. C’est essentiellement la résultante de la création du fonds « Blouses blanches » (402 millions d’euros supplémentaires), de l’application de la loi sur la dotation d’équilibre de la sécurité sociale (496 millions) et des effets de l’accueil des réfugiés 100 millions).
Comme le veut la procédure, ce rapport du Comité de monitoring se base sur le budget économique du Bureau fédéral du plan du 6 février 2020. Il n'a donc pas été possible au Comité de monitoring de tenir compte des conséquences sanitaires, budgétaires et économiques du coronavirus.
Pour le vice-Premier ministre et ministre du Budget David Clarinval : « La réponse sanitaire et socio-économique à la crise majeure que nous traversons doit primer sur toute considération budgétaire. Je veux être très clair à ce sujet : tous les moyens nécessaires seront mis à la disposition du SPF Santé publique et de l’Inami pour garantir la santé des citoyens. Les réponses de soutien économiques et sociales, notamment pour des secteurs particulièrement touchés comme l’Horeca et le commerce, auront également priorité sur des considérations budgétaires de court terme ».
« Sur base du rapport du comité de monitoring et des projections pluriannuelles de l’Institut des comptes nationaux attendues la semaine prochaine, j’entreprendrai un dialogue constructif avec la Commission européenne afin de lui demander de pleinement tenir compte de cette crise sanitaire d’une gravité exceptionnelle », conclut David Clarinval.
Pour rappel, le Comité de monitoring est constitué de Hauts fonctionnaires des SPF Budget, Finances et Sécurité sociale ainsi que de représentants des Institutions publiques de sécurité sociale (IPSS) et du Chef de corps de l'Inspection des Finances. Il a pour mission de suivre l'évolution des recettes et des dépenses de l'Etat ainsi que de réaliser des prévisions objectives et indépendantes de la situation présente et future du budget de l'Etat.
- Une évaluation du déficit structurel basée sur les projections du budget économique du 6 février dernier donne pour sa part un déficit de 2,9%, soit 14,1 milliards d’euros